Prêt entre entreprises : Les conditions d’octroi de prêts entre sociétés

prêt entre entreprises

Le décret précisant les conditions et limites dans lesquelles les prêts entre entreprises peuvent être octroyés vient d’être publié (entrée en vigueur de ce dispositif le 25 avril 2016). Il permet de connaitre les conditions d’octroi d’un prêt entre entreprises.

Un décret fixe les conditions et limites dans lesquelles une société par actions ou une SARL peut octroyer un prêt à une autre entreprise et les modalités d’attestation de ces prêts par les commissaires aux comptes.

La loi Macron du 6 août 2015 a autorisé les sociétés par actions et les SARL dont les comptes sont certifiés par un commissaire aux comptes à accorder un prêt à une entreprise avec laquelle elle entretient des liens économiques (C. mon. fin. art. L 511-6, 3 bis).

 

Prêt entre entreprises : Définition du lien économique

Le lien économique a son importance dans un prêt entre entreprises. Un prêt peut être octroyé lorsque l’entreprise prêteuse (ou un membre de son groupe), d’une part, et l’entreprise emprunteuse (ou un membre de son groupe), d’autre part, sont économiquement liées selon l’une ou l’autre des modalités suivantes (C. mon. fin. art. R 511-2-1-1, I).

prêts entre entreprises

Pour les prêts entre entreprises, les deux entreprises sont membres d’un même groupement d’intérêt économique ou d’un même groupement attributaire d’un marché public ou d’un contrat privé régi par l’ordonnance 2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics.

Une des deux entreprises a bénéficié au cours des deux derniers exercices ou bénéficie d’une subvention publique dans le cadre d’un même projet associant les deux entreprises et, le cas échéant, d’autres entités. Ce projet doit remplir l’un des critères suivants :

  • Il a été labellisé par un pôle de compétitivité.
  • Une subvention a été accordée par la Commission européenne ou une région (ou par toute entité à qui la Commission ou la région a délégué ce rôle).
  • Une subvention a été accordée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, par l’Agence nationale de la recherche mentionnée ou par la Banque publique d’investissement.

Dans un prêt entre entreprises, l’entreprise emprunteuse (ou un membre de son groupe) est un sous-traitant direct ou indirect de l’entreprise prêteuse ou d’un membre de son groupe agissant en qualité d’entrepreneur principal ou de sous-traitant ou de maître de l’ouvrage. Tout prêt mis en place dans ce cadre ne saurait affecter ou se substituer aux obligations de l’entreprise prêteuse ou du membre concerné de son groupe agissant en qualité d’entrepreneur principal, de sous-traitant ou de maître de l’ouvrage.

À lire : La liste noire des entreprises.

 

Précision importante concernant les prêt entre entreprises

Il y a une précision importante à retenir sur les prêts entre entreprises. Une entreprise (ou un membre de son groupe) peut également prêter à une autre entreprise (ou à un membre de son groupe) si les conditions suivantes sont remplies (C. mon. fin. art. R 511-2-1-1, II) :

  • Elle a consenti à l’entreprise emprunteuse une concession de licence d’exploitation de brevet ou de marque, une franchise ou un contrat de location-gérance.
  • Elle est cliente de l’entreprise emprunteuse ou d’un membre de son groupe. Dans ce cas, le montant total des biens et services acquis au cours du dernier exercice clos précédant la date du prêt ou au cours de l’exercice courant dans le cadre d’une relation contractuelle établie à la date du prêt est d’au moins 500 000 € ou représente au minimum 5 % du chiffre d’affaires de l’entreprise emprunteuse ou du membre de son groupe concerné au cours du même exercice.
  • Elle est liée indirectement à l’entreprise emprunteuse (ou un membre de son groupe) par l’intermédiaire d’une entreprise tierce, avec laquelle l’entreprise prêteuse (ou un membre de son groupe) et l’entreprise emprunteuse (ou un membre de son groupe), chacune pour ce qui la concerne, ont eu une relation commerciale au cours du dernier exercice clos précédant la date du prêt ou ont une relation commerciale établie à la date du prêt. Dans le cadre de cette relation commerciale, les biens et services acquis par le client auprès du fournisseur au cours du dernier exercice clos précédant la date du prêt ou au cours de l’exercice courant dans le cadre d’une relation établie à la date du prêt est d’au moins 500 000 € ou représente au minimum 5 % du chiffre d’affaires du fournisseur.

Si vous disposez d’un projet d’entreprise avec la question de prêt entre entreprises, n’hésitez pas à nous contacter.

 

Prêt entre entreprise : Conditions à remplir pour la société prêteuse

Il y a des conditions importantes à remplir pour un prêt entre entreprises. Une entreprise ne peut consentir un prêt à une autre entreprise que lorsque les quatre conditions suivantes sont remplies (C. mon. fin. art. R 511-2-1-2) :

  • À la date de clôture de chacun des deux exercices comptables précédant la date d’octroi du prêt, les capitaux propres de l’entreprise prêteuse sont supérieurs au montant du capital social et l’excédent brut d’exploitation est positif.
  • La trésorerie nette définie comme la valeur des actifs financiers courants à moins d’un an, minorée de la valeur des dettes financières courantes à moins d’un an, constatée à la date de clôture de chacun des deux exercices comptables de l’entreprise prêteuse précédant la date d’octroi du prêt est positive.
  • Le montant en principal de l’ensemble des prêts qu’une même entreprise peut accorder à d’autres au cours d’un exercice comptable ne peut pas être supérieur à un plafond égal au plus petit des deux montants suivants : 50 % de la trésorerie nette ou 10 % de ce montant calculé sur une base consolidée au niveau du groupe de sociétés auquel appartient l’entreprise prêteuse ; 10 millions d’euros, 50 millions d’euros ou 100 millions d’euros pour les prêts accordés respectivement par une petite ou moyenne entreprise (PME), une entreprise de taille intermédiaire (ETI) ou une grande entreprise (GE).
  • Le montant en principal de l’ensemble des prêts accordés par une même entreprise à une autre entreprise au cours d’un exercice comptable ne peut être supérieur au plus grand des deux montants suivants : 5 % du plafond défini au 3° ; 25 % du plafond défini au 3° dans la limite de 10 000 €.

Il est impératif de répondre à ces différentes conditions pour effectuer des prêts entre entreprises.

 

Conditions d’octroi de prêts entre entreprises : Commissaire aux comptes

Le commissaire aux comptes est avisé annuellement des contrats de prêts en cours consentis en vertu de l’article L 511-6, 3 bis du Code monétaire et financier.

prêt entre sociétés

Dans une déclaration jointe au rapport de gestion, il doit attester, pour chaque contrat, du montant initial et du capital restant dû de ces contrats de prêts entre entreprises ainsi que du respect des dispositions qui les régissent (C. mon. fin. art. R 511-2-1-3).

À lire : Non-souscription d’une assurance obligatoire par une société : son dirigeant est responsable.

 

Ce contenu a été publié dans Documentation juridique, Entreprises et sociétés. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.